samedi 5 septembre 2009

Enterrement

Il s'agit d'un souvenir qui vient de revenir, une histoire plus pu moins drôle malgré les circonstances que j'ai un plaisir à vous raconter.
Ma grand-mère, allah yarhamha, née en 1920, bien en chair, blanche de peau, les yeux verts, je n'ai connu son vrai nom qu'à l'âge de 10 ans peut être. Elle était plaisante à voir et à écouter, malgré qu'elle me répétait toujours la même histoire, ma naissance, comment elle regardait par le trou de la serrure et qu'elle a vu le docteur me prendre par les pieds, quand elle a vu ce que pensez, elle a commencé à pousser des youyous, heureuse parcequ'enfin sa fille venait d'avoir un garçon après deux filles.
J'adorais sa compagnie jeune, j'adorais aller chez elle à Béjà, elle meparlait de son enfance, de ses voisins juifs avec qui elle était très copine, de Simon le pâtissier qui lui offrait toujours des friandises, de mon grand-père dur mais avec un coeur en or, un véritable beldi(malgré  que ce terme ne s'utilise que pour qualifier les tunisois).
Il n'y a pas très longtemps, ma mère a commencé à me parler de ma véritable grand-mère qui pensait que ma mère était radine et qu'elle ne voulait pas les aider financièrement, elle vivait à Tunis, mariée à un cadre, elle était un modèle de réussite devant ses autres enfants. Le fils, retraité à l'âge de 45 ans, il a laissé le buisness à sa femme et joue la nounou avec ses nouvelles filles jumelles. Il a divorcé 3 fois à part les séparations.
3 filles, la première vielle fille, elle mourut à l'âge de 40 ans des suites d'un cancer.
La seconde s'est enfuit à l'âge de 18 ans pour partir en France avec son futur mari, le fils d'un gouverneur qu'il épousa parcequ'elle était enceinte, il est toujours chômeur aujourd'hui et vit grâce à l'aide son père.
La dernière est la préférée de ma grand-mère, elle avait connu son mari à l'âge de 17 ans, elle était partie avec lui en arabie saoudite parcequ'il travaillait la bas. Je me souviens qu'à chaque fois ou elle rentrait elle ramenait des cadeaux à tout le monde sauf à nous, nous on achetait nos cadeaux, un magnétoscope, des jouets et même des fournitures scolaires. C'est bizarre mais ma grand-mère l'avait toujours soutenue soit disant qu'elle avait besoin d'argent, et nous on a toujours essayé de faire de notre mieux. Et pourtant, mon oncle et mes tantes ne se gênaient jamais pour critiquer ma pauvre mère, on l'appelait même Golda Meyer.
Quand j'ai su, j'ai commencé à detester ma grand-mère, parcequ'elle chercher un bouc émissaire pour l'échec des autres,et c'était ma mère.
Bref, un jour, mon père m'appela à 9h du matin, il ne m'appelait le matin que pour les mauvaises nouvelles, quand j'ai vu "Papa" affiché sur l'écran de mon portable, je me suis dit "Rabbi yoster".
Effectivement, il m'appelait pour m'informer que ma grand mère venait de décéder suite à un accident, elle rentrait la veille de Ramadan 2006 chez elle à Béjà avec ma tante "saoudienne", son fils et un ami à son fils.
Mon cousin conduisait, il était tard, un tracteur mal garé sur l'autoroute et vous connaissez la suite, ma grand mère et l'ami de mon cousin moururent sur le coup.
Malgré ma colère, je fus triste et c'est humain malgré toute cette haine qui était en moi, j'ai appelé mon meilleur ami pour l'en informer et pour qu'il vienne avec moi à Béjà, ce qui fut chose faite, la route de Sousse à Béjà était un long parcours et je devais avoir quelqu'un avec moi.
On arriva, elle était dèjà partie vers la mosquée, j'accouru pour lui faire mes adieux. Arrivé las bas, je retrouvais toute la famille(les hommes bien sur), je présenta mes condoléances,personnes ne m'en présenta en retour. Une fois la Janaza terminée, le cortège funèbre sorti de la mosquée, je le suivi avec mon ami, et prenant le coté droit du cerceuil, on reprenait la relève à tour de rôle jusqu'au cimetière. Tête baissée pendant tout le chemin, lunettes de soleil et assez d'émotion, je me tenais en face du tombeau, je regardais ce cadavre qui me paraissait plus long dans ce linceul blanc. Une larme, non. C'est une reflexion de mon meilleur ami que j'ai reçu dans l'oreille droite, une information capitale. "où est ton père?", je releva la tête pour la première fois depuis la mosquée mais pour regarder mon meilleur ami pour lui répondre "ce n'est pas le moment".Il riposta avec un"Behi, ou est ton oncle?", je répondis à mon tour, je n'en sais rien arrète. Il termina avec un: "il n'y a personne de ta famille mon ami" et là je me suis rendu compte avec un regard sur la foule. Evitant le fourrire je rebaissa la tête, et moi qui me disais qu'elle s'était rallongé. Et les présents, qui me voyais si voué à cet enterrement avec mon ami, qu'est ce qu'ils se sont posés comme questions. Après la fatiha, je partis rapidement parceque je ne pouvais plus me retenir, une rigolade à un enterrement ne ravierait pas les présents à cette douleureuse occasion.
En racontant l'histoire à mes parents, ils furent pris du même fourrire, ma mère me dit alors que j'avais reçu le "thwab" même sans y assister. En fait, il y avait deux enterrement j'avais suivit le premier, alors conseil, vérifiez que vous êtes au bon endroit avant, cela n'empèche pas que votre engagement fera plaisir même à des inconnus.
j'attends vos commentaires, n'hésitez pas,à une prochaine pensée alors, d'ici la portez vous bien

5 commentaires:

  1. ca fait bien imbécile heureux cette histoire

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  2. Il n'y a qu'à toi qu'arrive ce genre de chose !!!.

    avec toutes ses histoires tu peux en faire des sketch et égayer notre ramadan mieux que les bandes dessinées qu'on nous fait souffrir avec :)

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  3. heureux , la clémence de ton cœur est surprenante c ce que t'a inspiré ce texte qui a un gout plutôt gai à la fin ..

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  4. @doc:
    d'où le nom du blog, on croyait que j'étais un intelligent heureux et non un imbécile heureux :)
    @téméraire:
    j'en ai plein comme ça, c'est du réel alors régale toi
    @guyguoz:
    oui, un goût triste est gai, c'est le paradoxe de ma vie, merci de vos commentaires

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  5. Pour le "thwab" c'est garanti surtout venant de ta chère maman. Mais le fou rire est devenu contagieux pour tous ceux qui ont lu cette note surement, et à ta façon de la raconter même aprés des années.
    Mais ça peut arriver même aux plus intelligents.

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